Étudeutiques
En Europe, les disparités augmentent dans l’accès des patients aux médicaments
Une nouvelle étude met en évidence des disparités importantes dans l’accès des patients aux nouveaux médicaments. L’industrie pharmaceutique appelle ainsi à une action concertée pour permettre un accès plus rapide aux médicaments innovants pour les patients qui en ont besoin. Moins de 30 % des médicaments dont l’utilisation a été approuvée en Europe sont actuellement disponibles dans certains petits pays et pays d’Europe de l’Est.
- Par Sarah Roullier
- Tomloel/IStock
Les disparités dans le temps nécessaire aux patients pour accéder aux nouveaux médicaments dans les différents États membres de l’UE augmentent. Publiée le 6 avril 2022, la dernière enquête WAIT (Waiting to Access Innovative Therapies) publiée par la Fédération européenne des industries et associations pharmaceutiques (Efpia) a révélé que le délai moyen de remboursement des traitements innovants dans les pays de l’UE et de l’Espace économique européen (EEE) est de 511 jours. Les patients allemands attendent environ 133 jours pour accéder à de nouveaux médicaments par rapport aux patients roumains qui attendent plus de 899 jours, par exemple.
Sur 160 médicaments approuvés par l’UE, 147 sont disponibles en Allemagne, 85 en Espagne mais seulement 38 en Roumanie et 17 en Serbie. En France, 105 des 160 médicaments sont actuellement disponibles pour les patients. Ces inégalités existent également au sein des pays. Alors que 91 % des médicaments évalués sont entièrement disponibles pour les patients en Allemagne et 56 % en France, en Pologne, seuls 8 % sont entièrement disponibles, 19 % ont une disponibilité limitée et 19 % ne sont disponibles qu’à titre privé.
Réduire les inégalités
En réponse à ces conclusions, les membres de l’Efpia se sont engagés à déposer des demandes de tarification et de remboursement dans tous les États membres de l’UE le plus rapidement possible et certainement dans les deux ans pour réduire ces inégalités. Ils se sont également engagés à garantir la transparence sur ce sujet.
Évoquant l’enquête, la directrice générale de l’Efpia, Nathalie Moll, a déclaré que « pour les patients et les systèmes de santé, la situation est intenable. Après des années de recherche et de développement dans des domaines où les besoins ne sont pas satisfaits, les entreprises souhaitent que leurs médicaments parviennent aux patients le plus rapidement possible. Nous pensons qu’il est temps de changer ».